Interview de Roni Ben Ari sur la chaine I24 [à la minute 4'34] qui explique son travail présenté dans cette exposition
ENGLISH
 
HOME is Where the HURT is.
 
HOME – lead us to the conception of a place where we feels secured, loved, cherished, a friendly place, a place where one find himself… The original expression "HOME is Where the HEART Is" transcribed out this warm and intimate impression. Yet “A HOME” can also become a place of exclusion, segregation, abundance, loneliness, pain  and suffering.
 
RONI BEN ARI (multimedia artist - journalist) and MEIR RAKOCZ (photographer - doctor), investigated respectively, via the lands of the camera, the elderly and illness as relationship between man and his difference.
 
Being ill, getting old is to see how the look of others change… put a  side and a away in the eyes of others…
Here both Artists question on the relationship of Man with the image of the body and its changes;
Should one be "attractive" young and healthy to find a place within others and have his voice heard?
 
RONI BEN ARI, winner of the first prize of the World Wide Photography Gala Awards, in 2013, has attempted in the series  "TILL THEIR VOICES STOP " to attribute a voice and a body  to the residents of a retirement home, all very weak "Their voice trapped, holding stifled cries in search of words and meaning" before they leave life forever.
Her project was born after the death of her father. She sought a “HOME” for him that would cover his medical needs, where he could end his life with dignity. … He did not have lived that long.
 
After his death she returned back to one of the elderly house she visited for him.  She started to grab seconds and capture details of residents’ lives, to give back these people their lost identity.
 
MEIR RAKOCZ, through the series "SOL - SPACE OCCUPYING LESION", offers his esthetic perception of disease, dissociation, and the healing process.
His work is in line with the work of Suzanne Sontag, "ILLNESS AS METAPHOR" which denounced the use of metaphorical processes to talk about his illness. She believed that wrapping disease in metaphors that downcast reality, silenced it, and shamed patients. According to Susan Sontag, things should be presented as they are, naturally, to make them acceptable to be experienced. Meir Rakocz plays with the fatality and morbidity, to trivialize and make visible what is hidden by shame or fear of rejection of the other.
 

Both doctor and patient with cancer, the photographer was also questioned in this series on the relation between the doctor and the patient and the ambiguous roles they can give to each other: SAVIOUR, VICTIM or ASSAULTER.
 
The idea of the metaphorical process denounced by Susan Sontag to challenge the disease joined the Myth denounced by Simone de Beauvoir to approach old age:
 
"The old are they men? To see how our society treats them, it is doubtful. The society admits that they do not have the same needs or the same rights as other members of the community since it denies them the minimum that they deem necessary: she deliberately condemns them to poverty, slums, infirmities, loneliness, despair. To appease their conscience, ideologues have forged myths, indeed contradictory, that encourage adults to see in the old not a similar human being but “other”. He is the venerable sage dominates high this earthly world. Or he is an old fool who ramble or raves. Whether one is above or below our species, at least it is in exile. But rather than disguise the fact, it still feels better to completely ignore: old age is a shameful secret and forbidden subject. " La vieillesse, Gallimard, Paris, 1970.
 
For these two great writers topics must be addressed frontally and realistically.
 
The works of RONI BEN ARI AND MEIR RAKOCZ help to approach the difference through the angle of acceptance. They force our sight at people, at situations that might cause us to look away, turn us indifferent,  uncomfortable.
 
Yet old age and disease are part of life, rather than condemn to exile, artists urge us to accept these statements as a reflection of our HUMANITY.
 
FRENCH
HOME is where the HURT is.
HOME – le FOYER nous renvoie à la notion d’un lieu où l’on se sent en sécurité, aimé, choyé, un lieu de convivialité, un lieu où l’on se retrouve. L’expression originale : « HOME is where the HEART is »  ( « la maison est où le cœur est » ) retranscrit bien cette image intime et chaleureuse.  Pourtant  le FOYER peut aussi devenir un lieu de retranchement, d’abandon, de solitude et  de souffrance.
 
RONI BEN ARI (artiste multimédia - journaliste) et MEIR RAKOCZ (photographe – médecin), se sont intéressés respectivement, en utilisant le médium de la photographie, à la vieillesse et au rapport de l’homme face à la maladie et à la différence.
 
Etre malade, vieillir c’est voir le regard des autres changer. C’est être mis à l’écart ou se mettre à l’écart.
 
Les  artistes nous interrogent ici sur notre rapport au corps.
Faut-il être « beau », jeune et en bonne santé pour trouver sa place, pour faire entendre sa voix, pour exister ?
 
RONI BEN ARI, lauréate en 2013 du 1er prix du World Wide Photography Gala Awards, a tenté, dans son projet « TILL THEIR VOICES STOP », de rendre à des pensionnaires d’une maison de retraite, très affaiblis physiquement et/ou psychologiquement, « leur voix emprisonnée, retenant des cris étouffés à la recherche de mots et de sens »,  avant qu’elles ne s’éteignent à jamais.
 

Son projet est né d’un deuil, celui de son père. Elle avait cherché pour lui un endroit qui le prendrait en charge médicalement pour finir sa vie dignement. Mais il n’aura pas vécu jusque-là.
Saisissant les secondes et captant des détails de la vie des pensionnaires, d’une des maisons de repos qu’elle avait visité, elle a souhaité redonner à ces personnes leur identité perdue.
 
MEIR RAKOCZ, à travers « S.O.L - SPACE OCCUPYING LESION » nous propose sa perception de l’esthétique de la maladie, de la dissociation, et du processus de guérison. Son travail se situe dans la lignée de l’ouvrage  de Suzanne Sontag « La maladie comme métaphore » qui dénonçait l’emploi de procédés métaphoriques pour parler de la maladie. Procédés qui, selon elle, découragent, réduisent au silence et rendent honteux le patient qui est atteint. Selon Suzanne Sontag, les choses doivent être présentées telles qu’elles sont sans artifices, pour les rendre acceptables et se préparer à les vivre.
Meir Rakocz  joue avec la fatalité et avec la morbidité, pour banaliser  et rendre visible ce que l’on cache par pudeur ou par peur du rejet de l’autre.
 
A la fois médecin et patient atteint d’un cancer, le photographe s’est aussi interrogé dans cette série sur le rapport du médecin au patient et aux rôles ambigus qu’ils peuvent se donner : SAUVEUR, AGRESSEUR OU VICTIME.
 
L’ idée du procédé métaphorique dénoncé par Suzanne Sontag pour aborder la maladie, rejoint celui du Mythe dénoncé par Simone de Beauvoir pour aborder la vieillesse :
« Les vieillards sont-ils des hommes ? A voir la manière dont notre société les traite, il est permis d’en douter. Elle admet qu’ils n’ont ni les mêmes besoins ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité puisqu’elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire : elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir. Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d’ailleurs contradictoires, qui incitent l’adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable mais un autre. Il est le sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote ou extravague. Qu’on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas on l’en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l’ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. » La Vieillesse, Gallimard, Paris, 1970.
 
Pour ces deux grandes écrivaines les sujets doivent donc être abordés frontalement  et avec réalisme.
 
Le travail de Roni Ben Ari et celui de Meir Rakocz permettent d’aborder la différence par l’angle de l’acceptation.  Ils forcent notre regard sur des personnes, des situations qui nous poussent parfois  à détourner les yeux, soit par indifférence, soit parce qu’elles nous mettent mal à l’aise.
 
Pourtant la vieillesse et la maladie font partie de la vie, et par leur approche différente, les artistes nous poussent à accepter ces deux états comme étant le reflet de notre humanité.
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